Une sexualité sans douleur

Le manque d’éducation à la sexualité qui fait partie de la réalité de beaucoup de femmes mène à plusieurs mauvaises conceptions entourant la sexualité féminine.
Lors des relations sexuelles, il n’est jamais normal de ressentir de la douleur sous n’importe quelle forme que ce soit.
Cette douleur se nomme dyspareunie. Elle peut avoir une cause précise comme une infection vaginale ou une infection transmise sexuellement (ITS) active. Si elle persiste depuis 3 mois et plus et que le médecin n’est pas en mesure d’identifier une problématique précise, un diagnostic de vulvodynie peut être émis.
Bien qu’aucun test médical ne confirme la présence de vulvodynie, votre douleur est bien réelle et il est possible de l’expliquer !
La forme la plus fréquente de vulvodynie est la vestibulodynie provoquée. Jusqu’à 8 % des femmes en âge de procréer en sont atteintes (Harlow, 2014) [i]. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une douleur qui touche le vestibule vulvaire – l’entrée vaginale – lors des tentatives de pénétration ou l’insertion d’un tampon. Vestibulite était son ancien nom. Comme l’inflammation du vestibule vulvaire n’est pas l’unique cause, la science nous démontre qu’il est inadéquat de la nommer ainsi (Bornstein, 2016) [ii].
Plusieurs causes sont possibles. L’atteinte des muscles du plancher pelvien est une de celles-ci. Il est connu que les femmes qui en souffrent ont un plancher pelvien plus tonique et ont de la difficulté à le contracter (Morin, 2017) [iii]. Comme le plancher pelvien entoure l’entrée vaginale, cela peut causer un frottement exagéré, et donc de la douleur.
Bonne nouvelle, il existe plusieurs traitements. Les deux traitements qui devraient être tentés en premier sont la physiothérapie en rééducation périnéale et la psychothérapie individuelle ou en couple. Ensuite, certains traitements médicaux comme des crèmes et de la médication antidouleur sont disponibles.
Enfin, si toutes les interventions mentionnées ci-haut ont été tentées et n’ont pas fonctionné, la chirurgie peut être envisagée. Elle consiste à retirer chirurgicalement la zone douloureuse (le vestibule vulvaire) et son efficacité demeure incertaine !
La physiothérapeute en rééducation périnéale sera en mesure d’évaluer tous les éléments qui peuvent contribuer à la douleur comme des mauvaises habitudes et/ou un plancher pelvien trop tendu. Parmi les bonnes les habitudes d’hygiène vulvaire, il est préférable entre autres :
Après une première rencontre avec la physiothérapeute, vous saurez si vos muscles sont trop tendus et si vous avez de la difficulté à les relâcher. En somme, vous aurez en main un programme d’exercices adaptés à votre condition.
Bornstein, Jacob, Andrew T. Goldstein, Colleen K. Stockdale, Sophie Bergeron, Caroline Pukall, Denniz Zolnoun, et Deborah Coady. « 2015 ISSVD, ISSWSH and IPPS Consensus Terminology and Classification of Persistent Vulvar Pain and Vulvodynia »: Obstetrics & Gynecology 127, no 4 (avril 2016): 745‑51. https://doi.org/10.1097/AOG.0000000000001359.
Harlow, Bernard L., Christine G. Kunitz, Ruby H.N. Nguyen, Sarah A. Rydell, Rachel M. Turner, et Richard F. MacLehose. « Prevalence of Symptoms Consistent with a Diagnosis of Vulvodynia: Population-Based Estimates from 2 Geographic Regions ». American Journal of Obstetrics and Gynecology 210, no 1 (janvier 2014): 40.e1-40.e8. https://doi.org/10.1016/j.ajog.2013.09.033.
Morin, Mélanie, Yitzchak M. Binik, Daniel Bourbonnais, Samir Khalifé, Stéphane Ouellet, et Sophie Bergeron. « Heightened Pelvic Floor Muscle Tone and Altered Contractility in Women With Provoked Vestibulodynia ». The Journal of Sexual Medicine 14, no 4 (avril 2017): 592‑600. https://doi.org/10.1016/j.jsxm.2017.02.012.
[i] Harlow et al., « Prevalence of Symptoms Consistent with a Diagnosis of Vulvodynia ».
[ii] Bornstein et al., « 2015 ISSVD, ISSWSH and IPPS Consensus Terminology and Classification of Persistent Vulvar Pain and Vulvodynia ».
[iii] Morin et al., « Heightened Pelvic Floor Muscle Tone and Altered Contractility in Women With Provoked Vestibulodynia ».