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Qu’est-ce que la commotion cérébrale chez l’enfant ?

En effet, lors d’une activité sportive, il peut malheureusement arriver que le cerveau de l’enfant subisse une blessure à la suite d’un coup direct à la tête ou ailleurs sur le corps (ex.: chute sur les fesses, coup à la poitrine). Une prise en charge précoce et adéquate faciliterait la récupération optimale et diminuerait les effets néfastes à long terme. Ainsi, il est recommandé de mettre en œuvre un protocole de prise en charge des commotions cérébrales au sein d’une association sportive.

La détection

Lors d’un incident laissant croire à la présence d’une commotion cérébrale, l’enfant se doit d’être retiré rapidement du jeu. L’identification rapide diminue le risque d’un second impact protégeant ainsi le jeune sportif de toute accentuation des risques pour sa santé.

La surveillance

S’il y a présence de symptômes, il est important de commencer la phase de repos et de s’assurer qu’il n’y a pas d’aggravation de l’état initial. Les symptômes fréquemment rapportés sont les maux de tête, la fatigue, les nausées, les étourdissements, les problèmes de concentration et/ou de mémoire, la sensibilité à la lumière et/ou au son, etc.

En absence de ceux-ci, une période d’observation de 48h est requise afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’apparition de symptômes reliés à la commotion. Cette période d’observation est importante, car selon une étude*, les athlètes qui retournent au jeu la même journée que l’impact à la tête ont un risque accru de symptômes avec délai (33% pour ceux qui retournent au jeu contre 12,6% pour ceux qui ne retournent pas au jeu). Ces athlètes sont également à risque d’une récupération plus longue en retournant au jeu le même jour.

Le protocole de retour à l’école et aux sports

Entre le besoin de récupération normale du cerveau et celui de bouger pour les bienfaits pour la santé, la littérature scientifique s’entend sur des lignes directrices afin de structurer les étapes de reprise progressive des activités. Il est fortement recommandé que cette démarche soit faite sous la supervision d’un professionnel de la santé, dont le physiothérapeute. Les protocoles de retour à l’école et celui de retour au jeu proposés par l’Institut National d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) du Gouvernement du Québec, par exemple, se font en parallèle et doivent être adaptés aux besoins et à l’évolution de l’enfant.

De plus, si des symptômes (sur le plan physique, cognitif, émotionnel ou hygiène de sommeil) persistent dans le temps, il est préférable de se référer à des professionnels experts en commotion, comme par exemple, à l’équipe multidisciplinaire de Kinatex.

L’évolution de la commotion

Facteurs aidants :

  • Un repos précoce de 48h.
  • Un bon soutien familial.
  • Une bonne hygiène de sommeil.

Facteurs pouvant retarder la récupération :

  • Un nombre élevé de commotions subies dans le passé.
  • La présence de conditions médicales comme les migraines.
  • Un trouble de l’apprentissage ou un trouble d’anxiété déjà connu.

Le temps de guérison est donc variable d’un enfant à un autre. Il est considéré comme normal que la durée soit de quelques mois puisque leur cerveau est en développement. Selon une étude canadienne faite en 2016, 26% des enfants de 8-12 ans ayant subi une commotion rapportaient encore des symptômes après 1 mois.

La prévention

Faire une différence sur l’apparition ou non d’une commotion lorsqu’une situation à risque survient est assez difficile. Quelques éléments seraient à considérer à titre préventif tels que d’éviter de se mettre dans une situation à risque d’un mauvais choc, de porter l’équipement nécessaire de protection lors d’un sport avec impact ou à haute vitesse, d’utiliser les bonnes techniques relatives au sport, de diminuer le niveau d’agressivité du jeu et d’enseigner la reconnaissance des symptômes de la commotion aux gens gravitant dans le milieu sportif des enfants.

En conclusion, la prise en charge rapide et personnalisée permettrait de diminuer le risque de récidives et leur sévérité dans le temps. Un jeune ayant eu 3 commotions et plus serait 3 fois plus susceptible d’avoir une autre commotion pour le même impact qu’un enfant n’ayant jamais eu une commotion. Elle préviendrait l’apparition de problèmes de santé secondaires à la commotion tels que l’anxiété et la dépression. L’esprit sportif, le respect des règles du jeu et le style de jeu contribuent à réduire le risque de blessures à la tête. Voilà autant de conseils afin de faire bouger nos jeunes sportifs de façon stimulante et sécuritaire !

Références

[:fr]1. Gestion de la commotion cérébrale liée au sport chez l’enfant et l’adolescent, Dr Philippe FAit. 2017 2. CanChild:https://canchild.ca/en/resources/249-concussion-mild-traumatic-brain-injury-guideline-brochures consulté septembre 2020 3. INESSS (institut national d’excellence en santé et en services sociaux) consulté septembre 2020. 4. Cumulative effects associated with recurrent concussion in collegiate football players: the NCAA Concussion Study. Guskiewicz KM and al. JAMA. 2003 Nov 19;290(19):2549-55. 5. https://www.cps.ca/fr/documents/position/commotion-cerebrales-liees-au-sport#ref7 6. McCrea, M., Guskiewicz, K. M., Marshall, S. W., Barr, W., Randolph, C., Cantu, R. C., … & Kelly, J. P. (2003). Acute effects and recovery time following concussion in collegiate football players: the NCAA Concussion Study. Jama, 290(19), 2556-2563. 7. Pellman, E. J., Viano, D. C., Casson, I. R., Arfken, C., & Feuer, H. (2005). Concussion in professional football: players returning to the same game—part 7. Neurosurgery, 56(1), 79-92.[:]

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