Le vélo à roues surdimensionnées ou fat bike est de plus en plus populaire au Québec l’hiver. Ce sport permet aux cyclistes de faire du vélo à l’extérieur toute l’année! Plus besoin d’attendre le printemps avec impatience pour les passionnés afin de pratiquer le vélo au grand air. Le vélo de montagne et le fat bike se ressemblent sur plusieurs points, mais plusieurs autres facteurs sont à considérer pour faire du vélo en hiver.
Dans l’attente de single track sèches pour la pratique du vélo de montagne ce printemps, nous vous proposons un regard global sur les particularités du fat bike et du vélo hivernal afin d’apprécier vos dernières semaines de préparation physique.
Comme vous le savez probablement, la différence la plus notable entre le vélo de montagne et le fat bike se situe au niveau des pneus. Ceux-ci sont beaucoup plus larges en fat bike et permettent d’avoir une pression très basse, donc de « flotter » sur la neige. Certaines personnes vont même avoir des pneus à clous pour avoir une meilleure traction sur les sentiers un peu plus glacés.
Le fat bike est l’un des seuls vélos qui utilise encore des roues avec un diamètre de 26 pouces en plus de ceux de 27,5 pouces. Alors que les vélos de montagne sont quant à eux maintenant équipés de roues d’un diamètre de 27,5 ou 29 pouces.
Il y a également une différence au niveau de la géométrie du triangle arrière du vélo. Celui du fat bike est généralement plus long que celui du vélo de montagne, ce qui permet une plus grande stabilité.
Une autre différence entre ces deux vélos est au niveau du pédalier. Celui d’un fat bike est plus large comparativement à celui d’un vélo de montagne. Pédalier plus large signifie pédales plus éloignées, ce qui apporte un changement dans notre pédalage. On peut ressentir une douleur à l’intérieur des genoux ou aux hanches si le cycliste n’est pas habitué à ce genre de vélo. Dans ces circonstances, il serait conseillé de débuter par des entraînements plus courts et de moindre intensité afin de laisser le temps à notre gestuelle cycliste de s’adapter à ce nouveau type de vélo avant d’augmenter la durée et l’intensité des sorties.
Certains fabricants essaient même maintenant de réduire cette distance entre les deux pédales et la largeur du boîtier de pédalier (bottom bracket) pour minimiser le stress sur les genoux occasionné par cette position.
La technique de pédalage optimale consiste sommairement à une poussée constante vers le bas dès que votre pied est au point le plus haut, le tout suivi d’une traction afin de revenir au point supérieur du cycle de pédalage. Ce mouvement continu et rond est le même pour le vélo de montagne et le fat bike.
Cependant, il est d’autant plus important pour le vélo l’hiver d’utiliser la bonne technique de pédalage considérant que la majorité des fat bikes n’ont pas de suspension pour absorber la secousse d’un coup de pédale plus saccadé. Pédaler avec un mouvement très puissant vers le bas, plus saccadé, rendra le fat bike moins agréable puisque vous aurez tendance à vous enfoncer dans la neige et compromettre votre avancée!
Pédaler dans la neige ressemble beaucoup à pédaler l’été dans la boue. Cela requiert un bon équilibre et de la stabilité au niveau du tronc et des membres inférieurs afin d’être bien stable sur le vélo.
Dans des conditions hivernales, il faut aussi bien prévoir les changements de direction et le freinage sinon le dérapage nous guette! Certains préfèrent même sortir le pied pour contrôler le dérapage dans la neige.
Une autre différence entre ces deux vélos est le positionnement qu’on emploie en général lors des sorties. En hiver, lors d’un pédalage en danseuse et selon la condition du sentier, il peut être difficile de propulser le vélo vers l’avant. Le fait d’être en position debout rend le coup de pédale plus saccadé. Il y a donc davantage de chances de manquer d’adhérence sur une surface molle et enneigée.
Par conséquent, la position adoptée est davantage assise et plus statique sur un fat bike comparativement au vélo de montagne, où cet enjeu est moins critique. Encore une fois, il faudra laisser le temps approprié à votre corps de s’adapter à ces particularités. Si vous ressentez encore des douleurs malgré un dosage adéquat de vos sorties, il est possible que votre vélo ne soit pas bien positionné.
Comme pour tout entraînement cardiovasculaire, il est important de bien s’échauffer au pour préparer notre corps à l’activité. À vélo comme dans tout sport d’endurance, cela signifie de débuter ses entraînements à un rythme lent, de façon moins intense et d’augmenter graduellement l’intensité après une vingtaine de minutes.
L’été, en vélo de montagne, un échauffement de 10 minutes est souvent suffisant pour bien préparer la mécanique et la physiologie de son corps.
Ainsi, puisque le fat bike est réalisé l’hiver avec des températures sous zéro, un échauffement plus long doit être réalisé pour éviter les blessures.
Avec tous ces changements, un échauffement plus long pour le vélo l’hiver est important, soit un temps de 15 à 25 minutes avant d’augmenter l’intensité de l’activité afin de diminuer le risque de blessure.
Avez-vous remarqué qu’un cycliste a moins tendance à boire de l’eau ou à prendre des collations l’hiver en vélo? Néanmoins, il demeure très important, l’hiver tout comme l’été, d’avoir une bonne alimentation et hydratation lors de ses sorties à vélo pour avoir de l’énergie et prévenir la déshydratation.
Finalement, la pratique du vélo à roues surdimensionnées présente ses propres particularités autant dans la manœuvrabilité que dans la position adoptée sur le vélo. Dans l’attente de votre saison de vélo de montagne, il se veut une excellente préparation. En effet, les sports cyclistes sont désormais pratiqués en plein air 12 mois par année, même au-delà du 45e parallèle!
[:fr]1. Hunter John, Kerr E. H., and Whillans M. G.. THE RELATION BETWEEN JOINT STIFFNESS UPON EXPOSURE TO COLD AND THE CHARACTERISTICS OF SYNOVIAL FLUID. Canadian Journal of Medical Sciences. 30(5): 367-377. https://doi.org/10.1139/cjms52-047 2. Milgrom, C., Finestone, A., Zin, D., Mandel, D., & Novack, V. (2003). Cold weather training: a risk factor for Achilles paratendinitis among recruits. Foot & ankle international, 24(5), 398–401. https://doi.org/10.1177/107110070302400504 3. Leirdal, S., & Ettema, G. (2011). Pedaling technique and energy cost in cycling. Medicine and science in sports and exercise, 43(4), 701–705. https://doi.org/10.1249/MSS.0b013e3181f6b7ea[:]