Incontinence chez les jeunes femmes sportives : comment la rééducation périnéale et pelvienne peut vous aider - Kinatex Beauport

Incontinence chez les jeunes femmes sportives : comment la rééducation périnéale et pelvienne peut vous aider

2021/04/08 Accueil Éducation et conseils

[:fr]La rééducation périnéale et pelvienne est maintenant de plus en plus connue pour les femmes âgées et les femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher. On en entend cependant moins parler pour les jeunes femmes actives qui n’ont pas eu d’enfant ![:]

Incontinence chez les jeunes femmes sportives : comment la rééducation périnéale et pelvienne peut vous aider
Laurie Gauvin Laurie Gauvin Physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne

La rééducation périnéale et pelvienne est maintenant de plus en plus connue pour les femmes âgées et les femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher. On en entend cependant moins parler pour les jeunes femmes actives qui n’ont pas eu d’enfant ! Pourtant, l’activité physique peut être un facteur de risque de plusieurs problématiques telles que :

  • Les fuites urinaires : il s’agit de pertes involontaires d’urine, peu importe la quantité. Ces fuites peuvent survenir à l’effort, comme en courant, en sautant ou en soulevant une charge. Les fuites urinaires peuvent aussi se présenter sous forme d’incontinence urgence, c’est-à-dire une fuite qui survient lors de l’apparition soudaine d’une envie pressante d’uriner. Ces urgences peuvent se présenter, par exemple, toujours au même endroit sur le parcours de course ou en arrivant à la maison et en ouvrant la porte.

👉  Malgré ce que l’on pourrait croire, plusieurs études ont démontré que l’incontinence urinaire est assez répandue même chez les jeunes femmes n’ayant pas eu d’enfant.

  • Les fuites de selles ou de gaz, ou un manque de contrôle de ceux-ci : comme les fuites urinaires, ces fuites peuvent se présenter à l’effort ou suite à une urgence.
  • Les descentes d’organe : elles peuvent être symptomatiques ou non et atteindre un ou plusieurs organes, comme la vessie, le rectum ou l’utérus. Dans bien des cas, les descentes d’organes de petit grade n’occasionnent pas de désagrément particulier et passent donc inaperçues. Le risque de détérioration de celles-ci est tout de même bien présent. Les descentes d’organes symptomatiques peuvent quant à elles occasionner des sensations de lourdeur ou de boule vaginale, de la douleur au bas du dos, de la difficulté à uriner, des fuites urinaires ou de selles et de la douleur aux relations sexuelles.
  • Dysfonction sexuelle : les dysfonctions sexuelles peuvent se présenter très différemment, par exemple un manque de sensation et de plaisir ou de la douleur aux relations sexuelles.

On connaît tous les bienfaits de l’activité physique régulière. Sans surprise, il est reconnu que le développement de l’une de ces problématiques en lien avec le sport peut devenir une entrave au maintien d’une vie active, même chez les femmes plus jeunes.

👉  Ces problématiques sont plus fréquentes qu’on pourrait le croire : 24 % des femmes n’ayant pas eu d’enfant qui s’entraînent ont des fuites urinaires, contre 14 % des femmes n’ayant pas eu d’enfant qui sont sédentaires.

👉  Même principe pour les fuites de selles ou de gaz : 15 % des femmes n’ayant pas eu d’enfant s’entraînant plus de 8h par semaine en souffrent, contre 5 % des femmes sédentaires n’ayant pas eu d’enfant.

💡 Les problématiques de fuites d’urine, de selles ou de gaz ne devraient jamais être considérées comme normales, ni les descentes d’organes ou les dysfonctions sexuelles. Traiter la problématique dès son apparition permet de s’assurer d’un meilleur pronostic et d’une évolution plus rapide.

Alors, quel est le lien entre le sport et ces problématiques?

RPP, sport

L’unité interne (le « core ») est un ensemble de muscles ayant un impact sur la continence et le support des viscères. Elle délimite le « cylindre abdominal » et est composée de 4 muscles principaux :

  • Le plancher pelvien : il ferme l’ouverture au bas du bassin. Il a un rôle important à jouer au niveau de la continence, car sa contraction fait pression sur l’urètre pour s’assurer qu’aucune fuite d’urine ne soit possible. Il assure aussi une partie du support des organes en agissant comme un hamac sur lequel les organes sont déposés. Il contribue également à la stabilité du bassin.
  • Le transverse de l’abdomen : il forme le mur antérieur du cylindre abdominal. Il est situé sous les abdominaux superficiels (grands droits et obliques) et vient s’attacher aux vertèbres lombaires. Il agit comme un corset et sa contraction permet de stabiliser le contenu de l’abdomen ainsi que la région lombaire.
  • Le diaphragme : il forme le mur supérieur du cylindre abdominal. Il s’agit du muscle de la respiration, mais il a aussi un rôle important à jouer sur l’activation de l’unité interne. En effet, à l’expiration, le diaphragme remonte dans la cage thoracique, ce qui aspire le plancher pelvien vers le haut et aide à son activation.
  • Les multifides : ils forment le mur postérieur du cylindre abdominal. Ils sont situés de chaque côté des vertèbres lombaires et sont responsables d’une partie de la stabilité de la région lombaire.

Chez toutes les femmes, un manque de force, d’endurance ou de contrôle de l’unité interne peut mener aux problématiques mentionnées plus haut. De plus, normalement, une contraction automatique de l’unité interne devrait précéder tout effort (sauter, soulever une charge, etc.).

Une mauvaise synchronisation lors du recrutement de l’unité interne peut donc également mener à ces problématiques. Sachant que le sport augmente grandement les forces appliquées sur l’unité interne (3-4x le poids du corps pour la course, 5-12x pour un saut), il est clair que les femmes actives doivent avoir une meilleure fonction de l’unité interne que les femmes sédentaires pour éviter les fuites, descentes d’organes et autres.

Ceci est particulièrement évident pour certains sports à haut impact, comme la gymnastique ou le ski de bosses, ou certains sports impliquant le soulèvement de charges, comme l’haltérophilie. On voit même régulièrement de jeunes athlètes pratiquant ces sports avoir des fuites urinaires lors de compétitions ! Celles-ci sont trop souvent banalisées et considérées “normales”.

Le principe est aussi vrai pour la course, le CrossFit, l’entraînement au gym… Malheureusement, le renforcement de l’unité interne ne fait pas partie de l’entraînement de bien des sportives !

crossfit

Comment régler ces problèmes ou les prévenir ?

La rééducation périnéale et pelvienne est le traitement de 1re ligne pour la prévention ou le traitement de ces problématiques. Elle permet :

  • d’améliorer la fonction de chacun des muscles de l’unité interne via l’enseignement du recrutement optimal de celle-ci et d’exercices, ce qui assure une meilleure stabilité du dos et du bassin, un meilleur contrôle de la paroi abdominale, une meilleure continence et un meilleur support des viscères;
  • de rééduquer la synchronisation de la contraction de l’ensemble des muscles de l’unité interne, pour qu’elle soit efficace au bon moment;
  • de viser quels autres groupes musculaires devraient être renforcés pour maximiser les gains.

Par exemple, s’il y a un manque de force ou d’endurance des mollets ou des muscles intrinsèques du pied, l’absorption des chocs par ceux-ci est moins efficace, ce qui augmente les forces appliquées sur le plancher pelvien.

Aussi, les fessiers sont particulièrement importants pour un bon alignement des jambes, du bassin et du tronc. S’il y a un manque de recrutement, de force ou d’endurance des grands ou des moyens fessiers, le patron de mouvement (par exemple à la course ou à l’entraînement en salle) n’est pas optimal et plus de pression est appliquée sur l’unité interne.

Les abdominaux superficiels sont aussi très importants à évaluer : on entend souvent qu’il faut se gainer lors d’un effort physique, ce qui pousse plusieurs femmes à contracter leurs abdominaux superficiels à l’effort. Or, ce type de gainage augmente beaucoup la pression appliquée au plancher pelvien en plus de rigidifier le thorax et l’abdomen, ce qui modifie le patron de mouvement;

  • de diminuer les tensions musculaires qui peuvent nuire au bon recrutement musculaire via des techniques de relâchement manuellesl;
  • de vous donner plusieurs conseils sur les facteurs de risque, les bonnes habitudes de vie à adopter (par exemple au niveau de l’alimentation ou de la façon d’évacuer les selles), la posture, la technique de soulèvement de charge et le patron de mouvement à l’effort (comme les squats, la course, etc.).

Votre physiothérapeute pourra mettre le tout en relation avec votre sport et vous guider pour une progression optimale et sécuritaire de vos entraînements!

course, rpp

Quels sont les impacts positifs de la rééducation périnéale et pelvienne chez les femmes sportives ?

La rééducation périnéale et pelvienne a de nombreux impacts positifs sur la qualité de vie et l’estime de soi des femmes actives. Elle permet une meilleure stabilité du dos, du bassin et de la paroi abdominale, ce qui peut se traduire par une meilleure performance sportive et la diminution du risque de blessure.

Elle est bien sûr également axée sur le traitement et la prévention des fuites urinaires, de gaz ou de selles, des descentes d’organes et des dysfonctions sexuelles. Elle vous permet donc de reprendre ou de poursuivre votre sport sans crainte d’ incidents embarrassants ou de problématiques qui peuvent se manifester avec le temps.

N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec l’une des nos physiothérapeutes expertes en rééducation périnéale et pelvienne pour avoir plus de détails et pour une évaluation personnalisée!

Références

[:fr]Evidence-Based Physical Therapy for the Pelvic Floor de Kari Bo, Bar Berghmans, Siv Morkved et Marijke Van Kampen, 2e édition, 2014.[:]

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